La ministre de l'Environnement et des énergies renouvelables en visite à Bouira

      La ministre de l’Environnement et des énergies renouvelables, Mme Fatma-Zohra  Zerouati  , a exhorté les APC  à recourir à la collecte des taxes de prélèvement des ordures ménagères.

      lors d’une visite de travail effectuée sur le site du centre d’enfouissement technique intercommunal (CET) d’Ahnif, la ministre a écouté les préoccupations du responsable du centre qui est le non raccordement à l’énergie électrique. Un raccordement qui se fait attendre depuis la mise en service du CET, en 2014. La ministre apprendra que des sempiternelles oppositions de propriétaires terriens sont à l’origine de ce retard. Néanmoins, ces oppositions ont été enfin levées et l’entreprise réalisatrice peut désormais entamer les travaux. Le centre devrait donc, en principe, être opérationnel avant l’été. «Nous comptons achever le raccordement électrique avant la fin de ce premier semestre dira la responsable du secteur de l’environnement par intérim.

        Ce centre devrait, à terme, accueillir les déchets des communes d’Ahnif, Chorfa, M’Chedallah, El-Adjiba, Ath Mansour, Bechloul et Aghbalou, profitant ainsi à une poapulation de 115 000 habitants. Il traitera 78 tonnes de déchets par jour, soit près de 128 500 tonnes par an. Sur ces capacités techniques, la ministre se montrera satisfaite .Concernant  l’aide du ministère au profit des communes», la Ministre dira que les communes qui auront le mieux collecté les taxes de prélèvement des ordures seront récompensées par notre département. Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi vous refusez de collecter ces taxes… Vous avez un trésor entre vos mains, il existe plus de 4 000 foyers dans votre commune et si la moitié de ces foyers s’acquittait de ces taxes, vous disposeriez d’une  manne  de deux milliards par an. Il faut impérativement que vous vous mettiez au travail». La Ministre  a, ainsi, exhorté les élus locaux à effectuer ce recouvrement et à sensibiliser les citoyens au devoir de s’en acquitter. Le directeur de l’Epic Nadhif, chargé de la gestion des CET, , interpellé par Mme la Ministre, concernant les bouteilles en plastique écrasées dans la machine du centre : «Je préconise de récolter ce genre de déchets à la source, car le plastique évitera ainsi toute contamination… Il faut avoir un produit recyclable sain. Ces mêmes bouteilles, si elles étaient propres, seraient revendues au moins 5 dinars plus cher. Il faut également séparer le bouchon des bouteilles qui sont en PEHD et non pas en PET…». La ministre demandera à ce qu’un système pilote soit installé à Bouira, «pour rentrer dans une économie circulaire», dira-t-elle. «Je vous informe qu’à Tlemcen, un investisseur a très bien réussi dans le domaine du recyclage. Aujourd’hui, non seulement il exporte vers la Chine, mais aussi vers des pays qui étaient auparavant clients de la Chine !. Et pour cela, il faut une cartographie environnementale et il faut inciter les associations à la collecte des déchets à la source. Un énorme travail doit se faire auprès de la société civile pour commencer le tri sélectif dans les domiciles», expliquera-t-elle. En compagnie du wali, M. Mustapha Limani, la ministre procèdera à la plantation d’oliviers sur le site même du CET. Le cortège ministériel s’est ensuite rendu à El Hachimia pour y visiter une unité privée spécialisée dans le traitement et la valorisation des pneumatiques usagés, la SARL RECYTEC. Cette unité a une capacité de recyclage de 12 000 tonnes/an et permet la réduction de risque à la source. Un recyclage mécanique qui s’effectue en quatre étapes, permettant de récolter des granulés de caoutchouc, de la poudre de caoutchouc, des fibres textiles et des fibres d’acier. Autant de sous-produits recherchés pour être utilisés dans diverses applications tels les enrobés modifiés pour les routes, les pièces moulées, le BTP,... La ministre se dira ravie de constater qu’une telle unité soit en activité dans cette région est qu’en plus du service rendu à la nature par l’élimination de ces déchets spéciaux non dangereux, des postes d’emploi ont été créés en respectant l’environnement et l’écologie. Toujours à El Hachimia, la délégation a assisté à la remise des clés au profit de 30 bénéficiaires de logements sociaux. Une cérémonie ponctuée par les festivités de Yennayer, auxquelles la ministre s’est intéressée avec enthousiasme, notamment les expositions d’objets et de produits traditionnels. De retour au chef-lieu de wilaya, une halte a été effectuée au niveau du parc citadin de la ville de Bouira. La ministre a pu visiter la Maison de l’environnement et s’est vu présenter les indicateurs de son secteur.

       La ministre de l’Environnement affirmera, lors d’un point de presse, que sa visite à Bouira revêtait un caractère particulier : «Notre venue à Bouira, carrefour incontournable de par sa position géographique, se veut un encouragement pour l’investissement vert qui créera une économie verte, en permettant la création de postes d’emploi au profit de la jeunesse», déclarera-t-elle. Elle citera en exemple le CET d’Ahnif et l’unité de recyclage de pneumatiques d’El Hachimia : «Nous avons vu au niveau du CET d’Ahnif, qui entrera prochainement en service, une multitude de perspectives pour la prise en charge des déchets en plus de la création de postes d’emploi… Par ailleurs, le recyclage des pneus permet à partir des sous-produits recyclés, de couvrir les besoins du marché national en différentes matières et pourront également être exportés vers d’autres pays. Bouira peut devenir un pôle dans la collecte et le recyclage des déchets et ces investissements doivent être réalisés à l’échelle nationale. Le temps des investissements traditionnels est désormais révolu. Il faut innover dans différents domaines, toujours en respectant l’environnement. Le pays ne doit et ne peut plus se contenter des rentes des hydrocarbures, nous devons maintenant nous pencher sur de nouvelles idées pouvant développer une économie verte. Pour cela, je vous assure que nous sommes prêts à instaurer un climat permettant ces investissements. Nous importions (ces matières premières) de l’étranger, alors qu’elles sont disponibles chez nous». La ministre poursuivra : «Nous n’attendrons pas que des gens viennent de l’étranger pour investir chez nous dans le recyclage des déchets. Aujourd’hui, il est possible et nous devons investir dans la récupération des déchets, leur recyclage et leur transformation en matières premières». La Ministre  soutiendra que toutes les wilayas disposent de telles opportunités : «Toutes les portes sont ouvertes aux jeunes désirant se lancer dans ce créneau et des mesures de facilitation importantes, dont l’accompagnement sur le terrain, leur seront accordées». Des jeunes qui bénéficieront du soutien et des aides aussi bien au niveau local qu’au niveau du ministère de l’Environnement, a promis la ministre, qui reviendra et insistera sur l’impératif pour les collectivités de procéder au recouvrement de la fiscalité relative aux taxes des collectes des ordures ménagères.

         La ministre se félicitera par ailleurs des engagements du gouvernement, conformément aux instructions du président de la République pour que l’Algérie, «d’ici 2030 passe à un taux de 27% en matière d’énergie d’origine renouvelable, sous toutes ses formes soit solaire, éolien, géothermie… Et il n’y aura aucun recul sur ce sujet», a précisé la ministre qui annonce pour les 26 et 29 mars prochain le 1er Salon des énergies renouvelables placé sous le haut patronage du président de la République. C’est d’ailleurs l’Allemagne, leader dans ce domaine, qui sera l’invité d’honneur et plusieurs pays seront présents avec également de nombreux investisseurs algériens spécialisés dans les énergies renouvelables. «Nous devons changer les comportements et les habitudes avec des solutions étudiées pour des performances dans l’utilisation des énergies renouvelables dans l’avenir. Au niveau de notre ministère, nous œuvrons pour que le citoyen évolue dans un espace propre et salubre, condition sine qua non pour un développement écologique durable. Nous devons éduquer nos enfants en leur inculquant le civisme et la préservation de l’environnement. Cette responsabilité nous incombe, c’est un devoir. L’acteur principal dans ce combat pour la préservation de l’environnement est le citoyen, les responsables locaux changent, mais le citoyen lui reste, et il est vital qu’il assume son rôle en y participant. Le secteur de l’éducation a aussi un rôle à jouer de même que la cellule familiale. Personne ne doit démissionner de cette responsabilité», conclura la ministre.